Le caractère chinois le plus compliqué
Le nombre total de caractères présent dans langue chinoise diffère en fonction des sources, bien que la majorité tend vers une estimation entre 50 000 et 60 000 (le Dictionary of Chinese Variant Form, édité par le ministère de l’éducation taiwanais en compte 106,230, mais avec de nombreuses variations). Le chiffre peut paraître effrayant, mais nul besoin de connaître une telle quantité de caractères dans la vie de tous les jours, quelques milliers suffisant amplement pour pouvoir lire 99% des écrits.
Mais parmi tous ces caractères toujours en usage, un retient invariablement l’attention, de part sa complexité et le nombre de ses traits. La palme revient au caractère « biáng » qui comporte 57 traits ! Sa complexité est telle, qu’il est impossible de l’écrire depuis un clavier. Essayez, vous verrez. A la place, on utilise 棒棒麵 ou 梆梆麵. De même, vous ne le trouverez d’ailleurs pas non plus dans les dictionnaires.
L’origine de ce caractère est encore sujet à débat, mais il n’est utilisé que pour pour parler d’une variété de nouilles, à savoir les nouilles biáng biáng (deux fois le caractère biáng, histoire de corser la chose). Originaire de la très ancienne et célèbre province du Shaanxi (on y trouve la capitale historique, Xi’an, la tombe du premier empereur de Chine, Qin Shi Huang, ou encore la montagne Hua), au centre de la Chine, elles sont l’une des « dix originalités » 陝西十大怪 de l’endroit. Les nouilles biáng biáng sont d’ailleurs parfois comparées à une ceinture, du fait de leur longueur et épaisseur.
De nos jours, le caractère le plus complexe à figurer dans les différents dictionnaires est le caractère nàng, composé au total de « seulement » 36 traits. Il signifie renifler, avoir le nez bouché.
Toujours dans les dictionnaires, et dont l’utilisation est toujours fréquente de nos jours, on trouve aussi le caractère yù 籲 (implorer), 32 traits, un autre yù, 鬱 (luxuriant, luxuriante), 29 traits, yàn 豔 (coloré), 28 traits, ou encore xìn 釁 (querelle, altercation), avec 25 traits. Il est aussi possible de tomber sur les 33 traits de xiā 鱻 (frais), mais bien moins utilisé que les quatre précédents. Xiā 鱻 est d’ailleurs une variation de 鮮.
Encore plus de traits !
Quoi quoi quoi ! Le caractère « biáng » n’est pas le plus complexe !? Et bien, non ce n’est « que » le plus complexe toujours en circulation. Certains, qui n’ont plus court aujourd’hui, mais trouvables dans certains dictionnaires, le sont encore plus. Leur complexité vient surtout du fait qu’il faut réussir à faire entrer dans l’espace d’un caractère, quatre, ou plus, caractères comptant eux-même un certain nombre de traits. En voici un petit florilège.
Tout d’abord le caractère zhé et ses 64 traits, que beaucoup considère comme le caractère le plus complexe. Il a été abandonné autour de 5ème siècle :
Le caractère Zhèng, qui signifie fleurir :
Pour terminer, voici le superbe kokuji taito, qui représente l’apparence d’une dragon en vol :