Interview de My Skin Against Your Skin
Connu pour ses lives endiablés et son égérie, la sexy Andrea Huang, My Skin Against Your Skin s’est fait un nom sur la scène rock taiwanaise ainsi qu’au Japon, en Chine et en Amérique du Nord. Avec un premier EP « Jealous and Dirty Babe » et des concerts couronnés de succès au Canada, en Chine et au Japon en 2011, voici une petite interview découverte en compagnie de Lu et Andrea afin de vous faire découvrir MSAYS.
Pouvez-vous présenter My Skin Against Your Skin pour les personnes qui ne vous connaissent pas ?
Lu : My Skin Against Your Skin est un trio post punk/garage rock taiwanais base à Taipei. Le line-up du groupe est composé d’Andrea Huang (chant), Yu Si Lu (basse) et d’un batteur.
Le nom du groupe nous fait penser à quelque chose de très charnel. Pourquoi avoir choisi My Skin Against Your Skin comme nom du groupe ?
Andrea : J’ai vu un court film de mode de YSL nommé « Your skin against my skin », l’atmosphère était sexy et mystérieuse. Donc j’ai été inspiré et j’ai nommé le groupe « My Skin Against Your Skin ».
Pouvez-vous nous parler de la formation du groupe et du début de l’aventure musicale de My Skin Against Your Skin ?
Lu : Un trio post-punk de Taipei est composé d’une chanteuse, d’un bassiste et d’un batteur, sans synthétiseurs. Nous avons tenté de créer un nouvel espace/nouvelle scène sonore par la voie la plus simple, et l’utilisation d’une basse pour créer des sons de guitares. Le groupe est composé d’Andrea Huang et moi. En premier, nous avons imaginé de nombreuses images de road movie pour dépeindre notre musique, et avons réalisé quelques démos afin trouver des membres au groupe. En 2010, nous étions un groupe de quatre, avec une guitare, mais nous avons décidé au final de redevenir un trio. Pour créer une sensation d’espace (ndlr : effet pour procurer la sensation que la musique est jouée dans un espace/lieu plus grand à l’aide de réverbération, delay et effets de distorsion) à notre musique, j’utilise de nombreuses pédales d’effet, et notre ami Meow nous aide en jouant de la batterie, c’est donc MSAYS en ce moment.
Andrea : En 2010, nous avons juste démarré le groupe avec quatre personnes, formé et avons été invités à nous produire à Honk-Kong en un an. Cette année, nous avons décidé de redevenir un trio, et nous avons joué au NXNE en juin. Après le NXME, nous avons joué au célèbre Midi Music Festival en Chine et effectué une tournée au Japon en aout.
Pouvez-vous nous parler de votre univers musical ?
Lu : Plein d’images donnant une sensation de science-fiction.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Lu : Je voulais utiliser une combinaison de méthodes simples pour écrire les chansons, la structure d’un morceau est très similaire à la musique punk, mais nous avons utilisé de nombreux sonorités spatiales, et voulons créer une petite sensation de science-fiction. Je suis inspiré par l’artiste de J-Rock Hide, car à cause de lui, j’ai débuté la musique. L’apparence de Hide me fait penser à un David Bowie asiatique, sa musique est étincelante, et je pense que c’est probablement ce gars qui m’a influencé avec sa part d’image science-fictionnesque à ma création. Bien sur, j’aime aussi les Clash, The Velvet Underground, ce n’est pas difficile d’être influencé par eux.
Andrea : Nous pensons que l’art n’a pas besoin d’être divisé en langues et cultures. C’est vraiment vrai ! Le plus important est ce que vous voulez montrer. Certains taiwanais se demandent pourquoi nous ne chantons pas en mandarin, mais nous voulons amoureusement transmettre notre musique partout, écrire les morceaux en anglais est une de nos idées, cela convient à la mélodie de MSAYS. Je suis influencée par la scène musicale des années 70 et 80. Je suis née à la fin des années 80, les gens sont toujours un peu surpris du fait que j’aime cette époque, car je suis trop jeune, les années 70 et 80 ressemblent à la génération/façon de penser de nos parents. J’aime les styles glam comme David Bowie, et j’aime aussi les concerts incendiaires d’Iggy Pop. Ils m’inspirent énormément pour les performances lives. Siouxsie Sioux et The banshees m’inspirent aussi beaucoup, voir une femme chanter sur une scène comme une reine est encourageant. Les filles montrent qu’elles peuvent faire du rock dans le monde de la musique.
Expliquez nous un peu votre processus créatif : qu’elles sont les étapes de votre processus de composition ? Combien de temps mettez-vous en moyenne pour terminer un morceau ?
Andrea : J’aimerais m’installer dans ma chambre et mentir que je reste éveillé et que j’écris des chansons pendant la matinée ou tard dans la nuit. Des fois nous écrivons quand nous sommes en tournée, des fois nous les terminons dans notre salle de répétitions. Je n’ai aucune idée de combien de temps nous mettons pour terminer une chanson, car nous la retravaillons tellement de fois jusqu’à ce que nous soyons satisfaits.
Après Hong-Kong l’année dernière, vous vous êtes produit cette année dans un très grand festival, le NXNE au Canada, au Midi Music Festival en China, ainsi qu’au Japon. Comment se sont passés ces concerts et comment fut l’accueil du public ?
Andrea : Tout est arrivé si vite cette année. Nous avons décidé de redevenir un trio et d’écrire de nouveaux morceaux en mai, puis joué au NXME en juin, qui est le deuxième plus grand festival d’Amérique du Nord, et nous avons été catégorisés comme Art Rock, c’est bon pour nous, je pense. NXME fut le premier festival étranger dans lequel nous avons joué, tout était nouveau pour nous. Nous avons joué trois concerts à Toronto et à chaque fois que nous finissions un concert, les gens criaient « Encore ! Encore ! », « Jouez une chanson de plus », c’était vraiment agréable. Quand nous sommes revenus à Taiwan, j’ai vu beaucoup d’articles concernant nos concerts au NXME, il y avait un canadien qui décrivait MSAYS comme ayant absorbé toutes les nuances du punk rock. Les personnes ayant assisté aux shows semblaient être davantage axé sur la musique que sur leur bière, ce qui était en quelque sorte un bon signe. De nombreux canadiens nous ont envoyé des mails pour nous dire « Hey ! S’il vous plait, souvenez-vous de revenir à Toronto ! », nous nous sentions enthousiastes et heureux. Je pense que cela veut dire que nous avons tous fait du bon boulot là-bas. Le public au Midi Music Festival était enthousiaste et passionné, ils ont crié notre nom et dit « I Love You » pendant que nous étions en train de jouer. La scène musicale japonaise elle aussi est folle, de nombreux concerts de groupes japonais étaient insensés et très bons.
Comment est la statut d’artiste indépendant à Taiwan. Est-ce difficile ? Comment gérez-vous ça ? Est-il facile pour vous de trouver des endroits pour jouer et vous faire connaitre du public ?
Lu : La plus part des artistes indépendants taiwanais doivent toujours avoir un autre travail pour vivre. Je pense que c’est difficile, trouver la juste milieu entre travail et groupe, cela ne semble pas facile.
Il y a de nombreuses activités musicales et lieux de concerts à Taiwan, donc aussi longtemps que nous continuerons de créer, nous aurons des opportunités pour jouer. Nous n’avons pas la sensation que cela soit facile ou difficile à faire, car la musique est la seule chose que nous voulons faire.
Quelle est votre point de vu concernant la scène musicale indépendante taiwanaise ?
Lu : Le marché musicale mainstream taiwanais s’est réduit. Les compagnies mainstream auront des activités commerciales (ndlr : comprendre autre que la vente de CD) comme principale source de revenus.
Il est dit que les ventes de musique de sociétés indépendantes peuvent presque rivaliser avec les entreprises mainstream à Taiwan. C’est pourquoi nous n’avons pas besoin de demander de l’aide et de limiter notre création.
Aux personnes qui vous découvrirez avec cette interview, quel morceau leurs conseillerez-vous comme le plus représentatif de votre univers pour débuter ? Ou tout simplement votre morceau préféré ?
Good.
Pour terminer, quels sont vos futurs plans et avez-vous un message pour vos français ?
Lu : En premier, nous allons publier un EP en 2012, notre album sera disponible au milieu de l’année, ainsi qu’organiser une tournée à l’étranger. Nous voulons vraiment venir en France, en souhaitant que nous ayons l’opportunité de venir jouer.
Remerciement à Lu et Andrea – Interview réalisée en novembre / décembre 2011.
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